Première vie

Les premières années de ma vie d’adulte m’ont embarquée dans un système qui, je l’avoue, ne m’a guère enthousiasmée. Pour ne pas la nommer, l’Education Nationale  m’a plutôt immergée dans un ennui sans limite. J’ai fait mon travail on va dire « proprement » et honnêtement mais sans vraiment de punch excepté l’envie que j’ai toujours eu de partager mes peu de connaissances et de savoir faire a l’autre.  Mais je tiens à dire que les élèves que j’ai pu côtoyer n’y sont pour rien dans cette affaire, prisonniers eux aussi d’un système quelque peu désuet, à dépoussiérer. J’ai pourtant travaillé avec entre autre deux types de classes, en l’occurrence des CPPN puis des « nouveaux arrivants » comme on dit dans le jargon enseignant. Là, beaucoup plus intéressant, beaucoup plus de liberté de manœuvre. Mais cela n’a pas duré longtemps, il fallait vite réintégrer les classes dites normales…

 

Mais pendant  cette période, mes » loisirs » (N.B. Le mot est inapproprié car cela a été et sera toujours une passion voire une thérapie) se sont portés vers la peinture (comme je l’ai déjà expliqué, sans professeurs mais à l’aide de quelques livres) et des cours de danse : les claquettes (et oui !) et la danse classique.

danseus cabaret prologue roberto

Que dire de mes deux professeurs Huguette et Roberto ?  Des profs de danse classique que j’aime et admire toujours autant. Compétents, simples, clairvoyants ils sont devenus mes amis ainsi que ceux de mon mari. Nous avons beaucoup ri ensemble en passant des soirées bienveillantes et réparatrices de tous les maux de la terre.

prologue lilou christine RobertoMa première rencontre s’est passée ainsi : je prenais des cours de claquettes dans la petite ville où j’habitais et j’y ai rencontré Huguette. Elle s’est présentée après quelques cours et m’a proposé de venir prendre des cours de danse classique dans son école. J’étais adulte, je n’avais jamais pratiqué de danse classique mais j’y suis allée par curiosité et pour savoir si je tiendrais. ET J’AI TENU !!! Et puis peu de temps après j’ai rejoint le cours des grandes. Inutile de dire que, même si je suis très souple de nature, mes tendons, mes muscles, mon dos en ont vu de toutes les couleurs !!!

les vauriens RobertoPuis au bout de trois ans  mes professeurs de danse m’ont proposé, sans que je ne m’y attende, de reprendre leur école, ayant eux mêmes dépassé l’âge de la retraite. J’ai accepté avec joie mais aussi angoisse car j’ouvrai là une porte dévoilant un vaste champ inconnu de moi. J’ai à ce moment là pris beaucoup de cours de danse (je « montais » à Paris presque tous les weekend : classique, claquettes, modern jazz, et puis beaucoup de stages. J’ai rencontré des professeurs extraordinaires, simples, d’une très grande compétence et enthousiasmants  comme Mr Yves Casati, Mr Piotr Naderlli (classique),  Mme  Noël Winkelmann (barre à terre), Mr  Alberca , Mr Bruno Vandelli ,Mr Matt Mattox , Mme Martine Limeul-Mattox , Mr Rick Odums (modern jazz), Mr De Trebert, Mr Alan Onickel,  Mr Fabien Ruiz (claquettes), et bien d’autres. Tous m’apportant, dans leur simplicité et leur honnêteté beaucoup de force, de richesses et un sens à la vie.

petites danseusesJ’ai vécu des années enrichissantes à souhait. Le travail en lui même, la rigueur cotoyant la création, l’interprétation, les galas (apothéose de beaucoup  d’heures de labeur) avec les costumes, le choix des musiques, des thèmes, les rôles, les chorégraphies, les répétitions et puis le jour J (oui, une seule soirée : cela, j’ai toujours eu un peu de mal à le digérer, mais que voulez vous les mairies ne sont pas toujours à l’écoute de leurs oilles).

danseuse mannequin roberto arthur

Et bien sûr les « élèves » eux-mêmes.  J’ai aimé partager avec eux toute la richesse de ces disciplines (vilain mot) que sont la danse et la musique. Mais aussi voir leurs progrès et la joie d’y arriver, de comprendre, de faire partie d’un tout, d’un groupe, de s’entre aider, d’être un bloc compact et bienveillant. Certains ont été de véritables amis. Ils le sont toujours mais je suis loin d’eux maintenant (850 km de distance et beaucoup d’années de séparation)). Cela ne m’empêche pas quand je pense à eux de voir et sentir leur présence aussi puissante que lorsqu’ils étaient devant moi et de déclencher l’hologramme de ces tranches de vie comme si c’était aujourd’hui.

Et bien entendu je n’oublie pas  « Jaja », ami sans faille qui m’a toujours accompagné quand j’avais besoin de lui pour étayer magistralement ces galas avec tout son génie, sa gentillesse et son humilité. Qu’aurai-je fait sans lui, …et sa gentille famille !

Sans oublier non plus Isabelle qui m’a appris à ne pas détester la couture mais presque à l’aimer en m’aidant énormément ainsi que ma mère (qui hélas n’est plus de ce monde)  faisant tout son possible pour m’assister à mener à bien ces galas. Et bien sûr Sylvie ma fidèle amie que les enfants aimaient beaucoup. Et enfin mon précieux mari sachant si bien  m’assister et gérer la mise en place des décors pendant ces fameuses soirées de gala.

L’aventure s’est arrêtée là le jour où je suis partie dans le sud pour diverses raisons que je ne développerai pas. J’ai tout d’abord  profité de cette région (département Pyrénées Orientales) dans sa diversité, sa culture (beaucoup d’expositions, l’ Histoire très riche et puis les catalans et leur langue (oui : une langue !!). Et je continue de profiter tant et tant de cette magnifique région (campagne, mer, montagne et Espagne ou plus exactement Catalogne Sud).

Ici, un autre parcours s’est ouvert devant moi, sans limite.

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